Jeudi: les batailles du journalisme
Anna KURTH
On ne s’habitue pas aux trente minutes de marche en côte, mais on tente au moins de s’acclimater à la langue. Arrivée enfin à destination, notre petite rédaction prend ses quartiers dans l’hôtel Brufani.
Au programme du jour, conférences, capsules, interviews et rédaction d’articles. Les « speakers » arrivent, les gens affluent, le bruit monte. Les stands accueillent de plus en plus de monde, et on repère déjà les plus habiles dans les relations publiques. Les communicants sont bien briefés. Les conférences, elles, abordent divers sujets aussi complexes que passionnants : la violence envers les journalistes, l’investigation, les GAFA ou encore la place des femmes dans les médias.
On retiendra notamment la conférence Hungary : Media in an illiberal democracy. Marius Dragomir, directeur du Center for media, data and society, en Hongrie, dénonce l’emprise du gouvernement hongrois sur les médias. Andras Petho, co-fondateur de Direkt36, parle également d’un “journalisme orchestré” par le pouvoir en place de Viktor Orban.
La visite de Laurent Richard n’est pas non plus passée inaperçue. Lors de la conférence The hidden frontline : threats against investigative journalism, le co-fondateur de Cash Investigation a évoqué la dangerosité du métier : au-delà des terrains de guerre, le danger est présent dans des pays où les lignes de front sont plus diffuses. Au Mexique, au Pakistan ou encore au Brésil, le risque d’assassinat est élevé. Pour éviter les représailles envers les journalistes, Laurent Richard a créé Forbidden Stories. Safa Al-Ahmad, journaliste et réalisatrice saoudienne, a également mis en place une plateforme pour regrouper les journalistes d’investigation freelance.
Il est 20h27. La journée a été dense et l’équipe s’active pour terminer les différentes publications qui commencent à affluer, restituant la diversité des combats que doivent livrer les journalistes partout dans le monde.