Micro Climat : Épisode #9 – Place Gre’net
Comment les médias de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’emparent-ils de la question du climat ? Les étudiant.e.s de l’école de journalisme de Grenoble ont rencontré des journalistes de ces rédactions pour cerner comment ces derniers traitent de cet enjeu environnemental, social et politique. Dans ce nouveau numéro, nous avons échangé avec Florent Mathieu, journaliste à Place Gre’net.
« On traite de la question environnementale de la manière la plus neutre possible. On n’a pas de direction éditoriale propre à l’environnement. On ne fait que constater les chiffres qui nous sont donnés et les interpellations qui en découlent », lance d’emblée Florent Mathieu, journaliste à Place Gre’net.
Si le pure-player grenoblois, créé en 2013, se présente comme un site internet d’informations généralistes, l’environnement possède malgré tout sa propre rubrique. Pour autant, à la rédaction, il n’existe pas de journaliste spécialisé.e sur les sujets environnementaux. « Tout le monde est amené à traiter le sujet de manière transversale. D’ailleurs, il ne se passe pas une semaine sans que je fasse référence d’une façon ou d’une autre à la question environnementale », précise Florent Mathieu.
Il faut dire que l’Isère, comme l’ensemble du territoire alpin, est particulièrement concernée par la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique. « La question du climat s’impose dans le discours politique, social et associatif. Il serait donc compliqué pour nous, surtout sur un territoire comme le nôtre, de faire l’impasse dessus ».
Récemment, Place Gre’net s’est doté d’une application interactive qui indique en temps réel la qualité de l’air à Grenoble. Mais pour Florent Mathieu, ce choix ne constitue pas une prise de position en soi. « Est-ce que c’est vraiment de l’engagement ? Je ne pense pas. Car sur un territoire comme Grenoble, c’est presque devenu une évidence, au même titre que la météo. »
« Attraction-répulsion » du public
L’environnement intéresse le lectorat du pure-player, bien que ce ne soit pas particulièrement la rubrique qui fasse le plus de clics, explique Florent Mathieu. À ce propos, il reconnaît une forme « d’attraction-répulsion » du public tant le sujet est « anxiogène et difficile à se représenter. »
Pourtant, la crise climatique tend à s’accentuer, au point que le sujet risque, d’ici quelques années, de devenir central, y compris dans les colonnes des médias généralistes. « Si un jour on se retrouve avec des réfugiés climatiques, avec des pics de pollution énormes et des extinctions massives d’espèces, il est fort probable que la question climatique s’impose à la fin comme la thématique principale à traiter », explique Florent Mathieu.
Face à ces enjeux, il estime d’ailleurs que les journalistes ont leur rôle à jouer, et que les médias sont indéniablement des acteurs qui accompagnent le changement.