Lorenzo Franceschi-Bicchierai, journaliste pour Motherboard (filiale de Vice), était au festival international de journalisme de Perugia, en Italie, pour parler du hacking et du traitement de cette pratique par les journalistes. En se basant sur plusieurs exemples de scandales sortis grâce à des hacks et à des sources anonymes, Lorenzo a fait un constat, tout n’est pas toujours bon à publier. « Remember : you have a lot of power », répète-t-il plusieurs fois. Pour lui, avant de publier quoi que ce soit il faut apprendre à gérer ces données hors normes. Déjà, il faut, comme pour tout article, croiser ses sources. Il ne faut pas tout prendre pour acquit. Il prend l’exemple du hack des russes en faveur de Trump en octobre, si les journalistes avaient su que les informations venaient des russes les auraient-ils publié ? Il y aurait sûrement eu, au moins, une plus profonde analyse des informations. Il insiste donc sur le fait d’être prudent mais son principal conseil est : « Cela sert-il l’intérêt public ? » Pour le journaliste cette question doit être automatique. Ces dernières années, certains scandales ont mené à des révélations qui, au final, n’en étaient pas vraiment. Il prend l’exemple des mails de Clinton, une grande partie d’entre eux était ni intéressante, ni scandaleuse. De même quand des documents de Sony avaient fuité, la plupart n’apportaient rien. Est ainsi posée la question du rôle des journalistes: seraient-ils potentiellement d’involontaires investigateurs ?