Micro Climat : Épisode #7 – 8 Mont-Blanc
Comment les médias de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’emparent-ils de la question du climat ? Les étudiant•es de l’École de Journalisme de Grenoble ont rencontré des journalistes de ces rédactions, pour cerner comment ces derniers traitent de cet enjeu environnemental, social et politique. Dans ce nouveau numéro, nous avons échangé avec Fanette Debuisson, rédactrice en chef de la chaîne 8 Mont-Blanc.
Informer sans donner l’impression d’être directif et de décider de ce qui est bon ou non. Ainsi pourraient se résumer les paroles de Fanette Debuisson à propos de sa ligne éditoriale vis-à-vis du climat. « On est dans un souci de vulgarisation », appuie-t-elle. Présente depuis 12 ans à 8 Mont-Blanc, elle note une certaine sensibilité de son public pour les questions climatiques. C’est un intérêt qu’elle essaie d’entretenir, en consacrant deux ou trois reportages par mois à l’actualité liée à l’environnement. En Savoie, Pays de Gexe, à Bugey et à Genève, zone couverte par la chaîne trentenaire, les glaciers, la pollution et les niveaux d’enneigement sont les sujets les plus discutés. « On est vraiment dans l’information de proximité », souligne Fanette Debuisson. Pour elle, « ces informations sont déjà très concernantes (sic) », et il n’est pas nécessaire de parler du « dérèglement climatique de l’autre bout du monde ».
8 Mont-Blanc fait ainsi le choix du local, et s’aide de toutes les sources possibles pour rendre le sujet plus accessible. Les téléspectateurs, à la différence de lecteurs ou d’internautes, ne peuvent pas revenir sur les données. Il faut donc agir en conséquence. Cela passe notamment par une clarification des chiffres, via des infographies et des exemples concrets. Aucune source n’est privilégiée et selon la rédactrice, « tous les interlocuteurs peuvent être pertinents, mais notre rôle c’est de piocher dedans pour que tout soit intelligible. » Ainsi, dans le cas d’un conflit entre plusieurs entités, les journalistes de 8 Mont-Blanc ne prennent pas parti. Ils se contentent de rendre compte des arguments des différents camps, sans omettre d’indiquer, le cas échéant, les silences de l’un d’entre eux. Cette vision de la profession explique pourquoi Fanette Debuisson ne s’estime pas responsable des actions des citoyens et ne souhaite pas orienter leurs choix mais simplement les éclairer, « en toute honnêteté ».