Journalisme en crise : qui sont ceux qui partent ?
Des carrières de plus en plus courtes, un recul du nombre de détenteurs de la carte de presse, des départs volontaires: autant d’éléments qui ont motivé cette enquête publiée sur le site de l’Observatoire des Médias. « Qui sont ces journalistes qui quittent la profession ? ». Ce rapport publié en 22 novembre 2020 analyse les profils de ces journalistes, leurs parcours et origines sociales pour essayer de comprendre les mécanismes à l’œuvre. Ces journalistes démissionnaires sont souvent jeunes. Le rapport souligne qu’ « un groupe significatif n’a pas dépassé les 30 ans. » Certains font part de leur désenchantement « épuisés souvent à la fois psychologiquement et physiquement. » Deux sur trois d’entre ielles sont des femmes, parties pour des problèmes liés à la précarité, au « sentiment de se heurter à de multiples plafonds de verre » ou encore pour avoir subi du harcèlement. Parmi les journalistes interrogés, les trois quarts avaient suivi une formation en journalisme et travaillaient dans tous types de médias. Leur origine sociale est jugée « surprenante », contrastant avec l’image d’une profession souvent issue des milieux privilégiés. La majorité de ces journalistes est issue de classes moyennes, de milieux employés et ouvriers. Les conclusions du rapport avancent l’hypothèse d’une « forme de marginalisation, dans une profession qui a du mal à leur donner une place. Une idée que conforteraient des propos selon lesquels ils ne se seraient jamais senti « légitimes » dans le journalisme. » Un second rapport vient d’être publié pour étudier les motifs de ces départs.
Pour aller plus loin : les résultats du baromètre sociale des Assises 2020 et un article Huffingtonpost sur une vague de démissions chez France 2 en 2019.