Le producteur d’impact, un journaliste au nouveau rôle
C’est l’idéal de nombreux journalistes : impulser le changement. Malheureusement, entre l’idéal et le métier, le fossé peut-être béant. « A quoi ça sert ce qu’on fait ? » interroge Benoît Gilles lors d’un entretien auprès de ses confrères de Libération en novembre 2018. Le rédacteur en chef de Marsactu, un pure player marseillais, a soulevé le risque d’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne deux ans avant que ces derniers ne s’écroulent en emportant 8 de ses habitants. La nouvelle responsabilité de la journaliste Miriam Wells au sein du Bureau d’investigation du journalisme (un média à but non-lucratif) est de s’assurer que les mots des journalistes trouvent une résonance. Pour la jeune femme « les journalistes seuls ne peuvent pas conduire le changement ». Lorsqu’elle cherche, monte et promeut des reportages c’est de manière horizontale, en faisant appel à différents acteurs (journalistes, société civile, ONG, militants…). Sa stratégie pour améliorer « l’impact » s’appuie sur un modèle à trois partenaires explique la journaliste à NiemanLab : un point de vente international et grand public, national et presse spécialisée. La limite d’un tel projet pourrait être de participer à flouter les frontières entre journalisme et militantisme même si Miriam Wells assure que le Bureau ne mettra pas à mal la déontologie de la profession pour atteindre ses objectifs.