La France compte aujourd’hui 180 000 scouts en France, toutes associations confondues. Le nombre d’adhérents a quasiment doublé au fil des dix dernières années. L’engagement au sein de ces mouvements étant gage de bien être selon une enquête de l’IFOP.
Ils s’engagent par tradition familiale, par religion ou par simple envie, en France, les scouts connaissent aujourd’hui un véritable boum. Entre 2012 et 2014, les chiffres d’adhésion sont passés de 75 000 à 180 000 adhérents entre 2012 et 2024. Ce succès s’expliquerait par une affaire de transmission : « Il y a beaucoup de jeunes dont les parents ont été scouts et qui reproduisent le même schéma. Le bouche à oreille aide aussi, c’est-à-dire que les jeunes qui sont dans le mouvement vont en parler aux copains, qui viennent essayer aussi », selon Dorothée Rameau, responsable du groupe SGDF (scouts et guides de France) Saint-Joseph à Grenoble. Comme 97% des anciens scouts, désormais parents, elle a inscrit quatre de ses cinq enfants dans le scoutisme : « L’une de mes filles était harcelée au collège. C’était un moment très, très dur et les scouts, ça lui a vraiment permis de tenir le coup parce que c’est un endroit où elle peut être 100% elle-même, où elle n’a pas besoin de jouer un rôle », confie la maman. Une enquête de l’IFOP (Institut français d’opinion publique) pour Le RASSO (association des aînés et anciens Guides et Scouts d’Europe) étaye cette notion de bien-être.
« C’est un peu comme une relation frère-sœur »
Selon l’enquête, 33% d’anciens scouts évaluent leur niveau de bien-être personnel comme « très bien » alors que seuls 10% du reste des Français en déclarent autant. Cadre de vie, débrouillardise, actions solidaires : les scouts apprécient leur quotidien. « Je pense que sortir dans la nature, le fait de camper, d’acquérir petit à petit une certaine autonomie plaît beaucoup. Il n’y a pas de barrière de compétences, on apprend à tout faire », raconte Dorothée Rameau. Ce sentiment est renforcé par les relations entre chefs et scouts : « Notre devise c’est grandir et faire grandir donc le fait que ce soient des jeunes qui s’occupent des jeunes, c’est fondamental. C’est un peu comme une relation frère-sœur, on a beaucoup à s’apporter », détaille Malo, scout et chef EEUDF (éclaireurs et éclaireuses unionistes de France, protestants).
Des valeurs qui évoluent avec le temps
La Fédération du Scoutisme français regroupe six mouvements scouts, confessionnels ou laïques. Tous tentent de déconstruire les préjugés et veulent montrer les valeurs du scoutisme : « Il y a un fort engagement vis-à-vis du développement durable, de l’écologie, de l’environnement. C’est précieux de montrer aux jeunes qu’on peut vivre simplement, sans être obligé absolument, de consommer énormément », témoigne Dorothée Rameau. Ainsi, les différents mouvements espèrent poursuivre la démocratisation du scoutisme pour atteindre le chiffre record de 1947 lorsque la France comptait 300 000 scouts, guides, éclaireuses et éclaireurs.
Elsa Dizier, Clémence Cavalleri, Pauline Aubelle