Hommes et femmes politiques face aux journalistes : tous les coups sont permis
À cinq mois de l’élection présidentielle, l’actualité politique fait la pluie et le beau temps dans les médias. Tous les jours, dans la presse, les matinales radios ou sur les chaînes d’information, les acteurs et actrices de la vie politique française s’expriment face aux journalistes. Si les politiciens sont habitués à l’exercice qu’est l’interview politique, leur considération pour les journalistes s’est dégradée. Ainsi, le 10 octobre 2021, Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste à la présidentielle, jugeait « débiles » les questions posées par le journaliste politique Benjamin Sportouch dans l’émission Le Grand Jury sur LCI. Décrédibiliser les journalistes, insulter leurs questions ou les attaquer pour esquiver une réponse sont autant de méthodes devenues monnaie courante chez les hommes et femmes politiques pour déstabiliser leurs interlocuteurs. Dernièrement, le présentateur du 20H de TF1 Gilles Bouleau était traité de « connard » par Éric Zemmour, candidat à la présidentielle, à sa sortie d’interview ; tandis qu’Elizabeth Martichoux, présentatrice de « l’Interview politique » sur LCI se voyait dicter son interview par la ministre déléguée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, agacée d’être interrogée sur l’affaire Hulot. Depuis la crise des Gilets jaunes au sein de laquelle la défiance publique envers les journalistes a été importante, la légitimité de ces derniers est sans cesse remise en cause. Éric Zemmour en fait même un argument de campagne lors de l’annonce de sa candidature à la présidentielle : les journalistes sont accusés de mépriser les Français. En s’en prenant aux journalistes, quelques politiciens et politiciennes espèrent gagner la sympathie des électeurs.
Légende et crédit photo : Plateau télé de la chaîne France 3 National. Les plateaux télé des journaux télévisés sont parfois le théâtre de violences verbales proférées par des politiciens et politiciennes à l’adresse des journalistes. Photo libre de droits.
