Micro Climat : Episode #5 – Rue89Lyon

Avr 28, 2021 | Vidéos |

Comment les rédactions de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’emparent-elles de la question du climat? Les étudiant.es de l’École de Journalisme de Grenoble ont rencontré des médias de la région, pour cerner comment ces derniers traitent de cet enjeu environnemental, social et politique. Dans ce cinquième numéro, nous sommes allés à la rencontre de Laurent Burlet, de Rue89Lyon.

 

« On est pas spécialisés sur l’environnement, mais cela fait partie de nos axes forts de développement, que l’on traite de manière transversale”, précise d’emblée Laurent Burlet, 41 ans, directeur de publication et cofondateur de Rue89Lyon. Créé en 2011, ce pure-player comprend actuellement trois journalistes titulaires et un collectif de pigistes. Suivant les convictions de son cofondateur, c’est un “média local d’enquête, de sujets d’initiative autour de la grande région de Lyon […] un média indépendant au sens où il est possédé par ses journalistes et qu’il n’a rien à voir, sur un plan capitalistique, avec ce qu’il aurait pu être après son rachat par l’Obs puis Le Monde.”

Politiques publiques, urbanisation, justice sociale, l’urgence climatique infuse les thèmes abordés par le média. Pour Laurent Burlet, en charge des sujets politiques, écologiques et sociaux, Rue89Lyon tente d’apporter “un regard critique sur ces questions” climatiques, notamment par l’évaluation des promesses politiques et une photographie de la réalité des quartiers populaires.

« Notre ligne éditoriale, c’est vraiment de porter la parole habitante »

Pour y parvenir, le média privilégie “les sources directes”, en particulier par le biais de l’enquête de terrain et de la datavisualisation. « Notre volonté est vraiment de porter la parole habitante et de montrer les dynamiques à l’œuvre dans la ville », précise le journaliste. Selon lui, pour rendre les enjeux environnementaux attractifs et concernants, il faut les aborder, non pas par le biais de concepts abstraits, mais à partir des réalités quotidiennes des habitant.es. Cela passe notamment par une attention particulière à des sujets tels que les quartiers connectés et la lutte contre les déserts médiatiques. Une façon de faire exister dans la sphère publique locale les difficultés des quartiers populaires, « interstices » dont les problématiques sont parfois invisibilisées par « les couvertures médiatiques de faits-divers ».

Toujours selon le journaliste, “la question climatique est un enjeu majeur, donc la responsabilité des journalistes est de mettre ces questions-là à l’agenda”. Mais cela ne s’arrête pas là pour Laurent Burlet, car l’engagement journalistique doit aussi se situer à “un cran supérieur” en défendant un rôle de « contre-pouvoir » critique dans le suivi et le questionnement des politiques publiques, y compris lorsque celles-ci se présentent comme écologistes.

 

 

Clémentine Prouteau

Jonas Schnyder

Valère Weda