Verrouillage médiatique : nouveau décret pour contrôler la presse en ligne en Algérie
Les médias en ligne font actuellement les frais d’une politique de musèlement en Algérie. Au cours de l’année 2020, au moins une dizaine de sites d’information ont été censurés par les autorités. Et depuis mercredi 9 décembre, de nouvelles dispositions ont été prises par le gouvernement pour encore davantage contrôler ces médias sur les plans technique et éditorial. Selon un article publié sur Africanews, un nouveau texte soumet les médias électroniques à de multiples autorisations et vérifications. En effet, ils sont appelés à délivrer de nombreuses informations sur leur hébergement, leur financement, et sont contraints de conserver une archive de tous les contenus sur une durée minimale de six mois. Par ailleurs, les journaux en ligne publiant en langue étrangère, notamment en français, doivent désormais obtenir l’accord de l’autorité en charge de la presse électronique dans le pays. Ce nouveau décret stipule également que tous les sites doivent dorénavant être « exclusivement » hébergés en Algérie sous le nom de domaine «.dz ». Depuis la publication de ce décret, les journalistes n’ont cessé de dénoncer un « verrouillage médiatique extrême ». S’exprimant sur le sujet, le ministre de la communication et ancien journaliste, Ammar Belhimer, a fait savoir que ces règles sont censées « faciliter l’organisation de la profession » en dressant « une cartographie des médias ». Il a également exprimé une volonté de lutter contre le discours de haine et de désinformation très présent dans ces médias, qui disposent dès à présent, de douze mois pour se conformer à ces nouvelles dispositions.