Pourquoi quitter le journalisme: dernier volet d’un triptyque sur ce métier en crise
À partir de 51 témoignages de journalistes ayant quitté la profession, les chercheurs Jean-Marie Charon et Adénora Pigeolat ont mené une enquête en trois parties pour L’Observatoire des Médias. Après les deux premiers volets dans lesquels ils s’interrogeaient sur « Où vont les journalistes qui quittent la profession ? » et « Qui sont-ils ? », ils s’intéressent maintenant au « Pourquoi ? ». Dans cet article paru le 7 décembre 2020, les auteurs soulignent que ce choix dépend d’un « ensemble de facteurs », tout en relevant deux thématiques dominantes : le désenchantement et l’usure. Beaucoup ont ressenti une « perte de sens » entre leurs attentes du métier et sa réalité. Un quart des personnes interviewées sont passées par une « dépression » ou un « burn out », et parfois jusqu’à des pulsions suicidaires, au cours de leur carrière. D’autres raisons sont mises en avant par les chercheurs : les conditions de travail trop difficiles, la précarité, les effets de la crise sanitaire actuelle, et les discriminations vécues par les femmes. Les auteurs voient cette étude en trois parties comme un premier diagnostic de la crise qui touche ce métier. Ils souhaitent encourager des recherches sur un groupe plus large, mais aussi des comparaisons avec l’international. Cette étude n’est pas sans rappeler l’article publié dans Vice en août dernier qui avait été retweeté plus de mille fois.