Gérald Darmanin, confronté aux images qu’il refuse de voir
« Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes » a twitté le ministre de l’intérieur dans la nuit du 23 au 24 novembre 2020. Ces images, ce sont celles d’une évacuation musclée. On y voit notamment des policiers soulever des tentes, faisant tomber leurs occupants. Nous vous parlions de cet évènement dans un précédent article. La réaction de Gérald Darmanin le place dans une situation d’équilibriste, alors que la diffusion de ces mêmes images pourrait être mise à mal par l’article 24 de la controversée loi Sécurité Globale. Visant à interdire la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un agent de la police nationale ou de la gendarmerie nationale (…) dans le cadre d’une opération de police », la loi inquiète notamment les journalistes. Les précisions selon lesquelles les intentions « malveillantes » de cette diffusion doivent être « manifestes » et l’affirmation que ce délit ne porte pas atteinte au droit d’informer ne satisfont pas les opposants. Dans la foulée de son tweet, le ministre de l’intérieur a commandé un rapport « circonstancié sur la réalité des faits » au Préfet de Police Didier Lallement, lui aussi très controversé pour ses méthodes de maintien de l’ordre. Gérald Darmanin a également demandé un rapport à l’IGPN, la police des polices, sous 48h.