Manifestations en Thaïlande : le gouvernement censure les médias
Depuis plusieurs mois, les jeunes Thaïlandais descendent dans les rues de Bangkok pour réclamer plusieurs changements importants: la démission du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha et de son gouvernement, des modifications constitutionnelles et une réforme de la monarchie. Suite aux manifestations des 13 et 14 octobre 2020, le gouvernement thaïlandais promulgue le 15 octobre l’état d’urgence renforcé. Les rassemblements et la publication d’informations en ligne qui sont dits pouvoir mettre en jeu la sécurité nationale sont interdits. Alors que plusieurs dizaines de milliers de personnes continuent de manifester quotidiennement, la police thaïlandaise déclare le 19 octobre avoir ordonné une enquête sur quatre organes de presse et restreint l’accès à l’application de messagerie Telegram. L’ordre prévoit de bloquer l’accès aux sites en ligne de Voice TV, The Reporters, The Standard, Prachatai et Free Youth, accusés d’avoir diffusé des informations « violant les lois sur la cybercriminalité et le décret d’urgence ». Le premier ministre thaïlandais Chan-O-Cha a déclaré aux journalistes que « la liberté de la presse est importante, mais, dans certains cas, des médias propagent des informations déformées qui incitent aux troubles ». Le 20 octobre, la cour pénale thaïlandaise a confirmé le décret gouvernemental ordonnant l’arrêt de tous les programmes télévisés et numériques du groupe Voice TV pour avoir diffusé des images en direct sur Facebook pendant les manifestations.
Photo : le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha en conférence.