Vers un conseil de presse en France ?
Julia Beaufils
Aux Assises, la naissance d’un comité d’éthique des médias fait débat. Emmanuel Hoog, missionné par le Ministère de la culture, est l’auteur d’un rapport à ce sujet, à paraître fin mars. Depuis longtemps réclamé par certains professionnels de l’information, les modalités de sa conception restent floues.
Selon le rapporteur, un élément majeur ressort des discours des 200 professionnels de l’information interrogés : « ce conseil de presse doit être composé de trois parties ». Seraient représentés les entreprises, les journalistes et les citoyens. Envisagé comme « une instance d’auto-régulation », le conseil de déontologie ouvrirait un « espace de dialogue » entre le public et les producteurs de l’information. Les lecteurs pourraient ainsi saisir l’instance en cas de manquement à la déontologie journalistique. Pour Michèle Leridon, actuelle directrice du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), « le caractère flou de la notion de déontologie peut parfois susciter une certaine frustration » faute de réponse possible du CSA. Emmanuel Hoog insiste, malgré tout : « si l’on parle d’autorégulation, le comité d’éthique doit se construire dans l’indépendance totale des pouvoirs publics ».