Présidentielles américaines : retour de la lutte contre les fake-news
Sur Twitter et en conférence de presse, Donald Trump accuse le coup : la victoire des présidentielles américaines lui appartient, et le camp adverse ne lui volera pas l’élection. Les médias quant à eux préfèrent rester prudents ; jugeant dangereux de laisser un candidat prononcer sa victoire alors même que le dépouillement n’est pas bouclé. Pour la chaîne télévisée américaine CNN, prudence rime avec immédiateté. La chaîne d’information a jugé nécessaire d’interrompre la conférence de presse : « Nous voilà encore dans la position inhabituelle de devoir non seulement interrompre le président des Etats-Unis, mais aussi de corriger le président des Etats-Unis », a expliqué le présentateur, Brian Williams. Il a même qualifié le discours d’« antidémocratique, faux et prématuré ». Une situation inédite où l’on observe une remise en cause des sources officielles par les médias, comme l’a remarqué Gilles Bastin, professeur de sociologie à Sciences Po Grenoble : « On ne coupe pas de cette manière une conférence de presse du président des États-Unis, ça ne s’est jamais fait. » Et si le rôle de Twitter n’est pas d’informer, nombreux sont les internautes qui utilisent le réseau social pour suivre l’actualité. Une stratégie de lutte contre la désinformation a donc été mise en place sur l’application du petit oiseau bleu. Ce mercredi 4 novembre 2020, au lendemain des élections, la plupart des messages de Donald Trump affichaient un disclaimer. Les équipes de Twitter n’ont donc eu le choix que d’afficher un message avertissant de l’incertitude, voire de la fausseté, des déclarations postées.
POUR ALLER PLUS LOIN : En censurant Trump, les médias américains ont-ils commis l’irréparable?, 7/11/20, Slate.fr
Légende photo : Donald Trump s’apprête à lancer des procédures judiciaires pour contester la victoire de Biden dans les États clés. (Image d’illustration) ©flickr/Gage Skidmore