L’expérience CrossCheck : l’avenir du Fact-Checking ?
A l’occasion de l’élection présidentielle française de 2017, 33 rédactions et plus de 100 journalistes ont lancé CrossCheck, un outil pour vérifier les informations qui circulaient sur la campagne. Il a été conçu et développé par First Draft et Google News Lab, en partenariat avec des rédactions de toute la France.
Alexandre Pouchard, journaliste aux Décodeurs du Monde, était présent aux Assises du journalisme de Tours pour raconter son expérience en tant que Fact-Checkeur. « Les fondateurs de CrossCheck sont partis du constat qu’il est très difficile de convaincre les internautes qu’ils diffusent des fake news, car ils ont une lecture militante de tout » a regretté Alexandre Pouchard. Mais avec le projet CrossCheck, ce sont des journalistes de tous les horizons qui ont collaboré, ce qui a « renforcé leur objectivité, la neutralité, la fiabilité et l’efficacité » estime-t-il.
Le journaliste pense que CrossCheck a eu une utilité lors de la campagne présidentielle, car il a pu « dégonfler des fake news qui auraient pu prendre de l’ampleur ». D’après une étude, chez les journalistes il y a un consensus sur le fait que le fact-checking ne devrait pas faire l’objet de concurrence et devrait même être considéré comme un service public. Les rédactions font en sorte que le travail de vérification de l’information soit accessible au plus grand nombre, en le diffusant gratuitement et massivement sur les réseaux sociaux. Alexandre Pouchard affirme que les journalistes « essaient de maintenir CrossCheck pour garder cet aspect de collaboration, qui a semble-t-il, a bien fonctionné ».