Du danger d’être journaliste
Taha Siddiqui était invité aux Assises du Journalisme 2018 à Tours. Journaliste pakistanais, lauréat du prix Albert Londres 2014, il est désormais un réfugié en France, après avoir fui son pays il y a un mois.
« Je suis venu à Paris car j’y ai beaucoup d’amis. J’étais correspondant au Pakistan pour France24 depuis huit ans ». Quatre semaines plus tôt, Taha Siddiqui était attaqué sur une autoroute proche d’Islamabad. D’après le journaliste, les disparitions forcées sont courantes au Pakistan. Son agression n’était donc pas une surprise. « Même lorsque les disparus réapparaissent, ils subissent des campagnes de harcèlement, on rend leur vie impossible, ce qui les force souvent à l’exil. »
Pendant l’atelier, un court film réalisé pour Reporters sans frontières a rappelé que 65 journalistes ont été tués dans le monde en 2017. Plus de 300 sont détenus dans des prisons d’Etat, dont 56 en Chine, 54 sont otages, dont 96% au Moyen-Orient. Depuis 15 ans, 1035 journalistes ont été assassinés.